L’Association des Femmes des Médias vient d’organiser un dialogue communautaire ce jeudi 7 mars 2024 dans la ville de Bukavu, dans le cadre de son projet « Médias Professionnels et Inclusifs pour la promotion de la recevabilité sociale, la démocratie et la cohésion sociale », sous le financement de la Coopération Suisse.
Au cours de cette activité, les panelistes ont indiqué que malgré la prise de conscience des autorités politico-administratives de faire participer la femme à la gestion de la chose publique, cette réalité est loin à être matérialisée dans la province du Sud-Kivu.
C’est le cas de Maitre NENE BINTU, Vice-Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu qui a fait les statistiques sur la participation des femmes aux élections et aux postes décisionnels depuis 2006.
Cette dernière montre que plusieurs femmes participent aux élections comme des candidates aux différents postes politiques, mais elles n’arrivent pas à gagner avec une faible représentativité suite aux problèmes socio-politiques, économiques et culturels auxquels elles se heurtent dans le processus électoral.
Même son de cloche pour le Professeur Patrick MZEE SOMORA qui a également donné son expérience politique sur l’alignement et la représentativité des femmes aux élections du 20 décembre 2023 dans le parti politique Alliance pour la Bonne Gouvernance (ABG) dont il est Vice-Président au niveau national.
« Le parti politique ABG a connu la faible participation de femmes candidates aux élections du 20 décembre 2024. C’est seulement dans la Capitale de Kinshasa où le taux de participation des femmes était inférieur à 25% et dans le reste des provinces, c’était inférieur à 5%. Les causes, c’est entre autre la peur, les normes socio-culturelles, l’absence des moyens pour battre la campagne électorale, le refus de leurs maris, le manque d’engagement actif (non adhésion dans les partis politiques), pour ne citer que cela », a révélé le Professeur Patrick MZEE SOMORA.
En termes de stratégies pour améliorer le score de représentativité des femmes à l’avenir, notre source propose :
« En perspective, les femmes devraient volontairement adhérer dans des partis politiques pour être actives et introduire leurs candidatures aux postes électifs, mais aussi elles devraient tout faire pour être éligibles aux postes nominatifs dans la gestion de la chose publique. Bannir les normes socio-culturelles qui étouffent l’évolution de la femme, briser la peur, participer aux émissions de débats, sensibiliser la population sur l’émancipation de la femme en encourageant la masculinité positive,… », a-t- il déclaré.
Ce dialogue communautaire qui veut contribuer au processus de démocratisation et de la bonne gouvernance dans la province, a connu la participation de la députée provinciale Beatrice KINJA MWENDANGA, de la Bourgmestre adjointe de la Commune d’Ibanda madame FURAHA TOTO, des activistes de la Société Civile, des représentants des Associations de Droits Humains et d’autres couches de la population de la ville de Bukavu.
Philémon MUTULA, RATECO-SK.
Comments